
Religieux en milieu professionnel, Quel statut? Quelles motivations?
Bonjour,
Je ne peux évidemment pas répondre à la place de ces personnes, et il me semble que ce serait très bien de faire le pas pour leur demander leurs motivations. Il y a certainement comme vous le dites l'idée de vivre leur foi au milieu du "monde", donc des réalités sociales concrètes, mais aussi j'imagine une dimension de témoignage, ce qui signifie une ouverture à la discussion et au dialogue. Je suis certain qu'elles accueilleraient avec joie votre demande d'éclaircissement!
Plusieurs ordres "religieux" ont cette pratique d'immersion au sein de la société par le partage du travail. Le plus souvent, c'est un travail social, médical ou d'enseignement (plus directement lié à un projet communautaire de l'ordre), mais ce peut être aussi simplement le travail que la personne exerçait avant d'entrer dans la communauté. Ces personnes, une fois leur travail terminé, se retrouvent alors en "fraternités" plus ou moins importantes pour une vie communautaire de prière et de service, parfois la "communauté" est aussi une immersion, car des fraternités peuvent exister dans de simples appartements de "cités"!
Le travail est une dimension importante de toute vie "religieuse" ou "monastique" et si cette vie a lieu au coeur de la société, il peut paraître normal de partager vraiment la condition de travail des personnes au milieu desquels ces religieux ou religieuses vivent et qu'ils portent dans leur prière. Les motivations théologiques peuvent être diverses, mais il me semble qu'il y a presque toujours l'idée de solidarité et de témoignage, parfois aussi "d'enfouissement" (ce que j'ai appelé " immersion" ) comme une graine enfouie en terre et qui dans sa discrétion peut porter du fruit! Il s'agit de témoigner au coeur du monde, des réalités sociales, des lieux de souffrance, parfois de pauvreté matérielle ou spirituelle, d'une vie qui n'est pas de ce monde et qui rayonne de l'Amour du Christ. C'est par exermple le cas de la spiritualité imnspirée par Charles de Foucaud , cf. cette explication de la démarche sur un site des petites soeurs de Jésus : http://petitessoeursjesus.cef.fr/html/vie_ordinaire/ordinaire.htm. A Paris, c'est aussi la démarche d'une communauté plus grande, les moines et moniales de Jérusalem, qui tentent de mener de front une vie monastique au coeur de la ville en liant vie liturgique et de prière et vie de travail (souvent à mi-temps) (cf, leur site : http://jerusalem.cef.fr/). L'idée d'origine de cette fraternité est qu'autrefois les moines se retiraient au désert pour prier, mais que de nos jours, les grandes villes sont des déserts de solitude, et donc que c'est là que les moines doivent vivre leur vocation.
Comme il n'y a que très peu d'ordres monastiques ou religieux protestants, il n'existe pas, à ma connaissance, une telle structure dans le cadre des Eglises de la Réforme.

