
"Protestant", un concept vide?
Ma question n'est pas provocatrice. Elle est sincère: je lis souvent dans votre site (très enrichissant) des questions de personnes qui désirent directement ou indirectement une définition de ce qu'est un chrétien protestant et les réponses sont quand même sûrement un peu vagues aux yeux de beaucoup de gens... Si on ne peut définir le protestant ni par l'église qu'il fréquente ni par ce qu'il croit (il a, semble-t-il, l'option de plusieurs choix théologiques, même remettre en cause la divinité de Jésus) ni par les gestes rituels et il peut même ne pas être inscrit du tout dans une quelconque église protestante ! Bientôt être protestant sans croire en Dieu? Comprenez bien, je trouve cela très à l'honneur du protestantisme de laisser une telle liberté. Mais, en même temps, quand quelqu'un me demande: c'est quoi un protestant ? Que répondrai-je ? A quoi sert ce mot "protestant". En l'absence d'un minimum de barrières, ne risque-t-on pas de tomber à la longue ? Pouvez-vous m'éclairer s.v.
r>Cher Domino,
Je comprends tout à fait votre perplexité au sujet d'une ouverture si grande
dans le protestantisme qu'il y a un risque de dissolution dans une forme d'universalisme
(cf. sur ce site, tout le débat autour des "unitariens").
Je viens de répondre à une question sur le dogme et votre question me permet
de poursuivre la réflexion: les protestants se sont toujours retrouvés autour
de certains "principes" qui délimitent un espace de foi : la grâce seule, affirmation
de la gratuité de l'Amour divin qui ne dépend pas d'un quelconque "faire" de l'homme;
le Christ seul qui relativise toutes les médiations humaines pour entrer en
communion avec Dieu; l'Ecriture seule qui permet de refuser toute forme de magistère.
Voilà un cadre à l'intérieur duquel, il peut y avoir de nombreuses manières
de confesser sa foi, des conceptions théologiques ou éthiques différentes, des
parcours variés.
Je comprends tout à fait votre perplexité au sujet d'une ouverture si grande
dans le protestantisme qu'il y a un risque de dissolution dans une forme d'universalisme
(cf. sur ce site, tout le débat autour des "unitariens").
Je viens de répondre à une question sur le dogme et votre question me permet
de poursuivre la réflexion: les protestants se sont toujours retrouvés autour
de certains "principes" qui délimitent un espace de foi : la grâce seule, affirmation
de la gratuité de l'Amour divin qui ne dépend pas d'un quelconque "faire" de l'homme;
le Christ seul qui relativise toutes les médiations humaines pour entrer en
communion avec Dieu; l'Ecriture seule qui permet de refuser toute forme de magistère.
Voilà un cadre à l'intérieur duquel, il peut y avoir de nombreuses manières
de confesser sa foi, des conceptions théologiques ou éthiques différentes, des
parcours variés.

