Bonjour, Vous faites allusion au théologien Paul Tillich : selon lui, le « principe protestant » (qui n’est pas réservé au protestantisme historique, mais traverse toutes les confessions) est le fait de ne pas identifier le Divin avec ses manifestations pour nous, de ne pas enfermer l’Infini dans une réalité finie. La « substance catholique » est le fait de permettre au divin de nous atteindre par son incarnation dans des réalités de ce monde (institution, œuvre d’art, symbole, etc…). Cette tension est féconde et permet à une Eglise ou confession d’être vivante et dynamique !Cela étant dit, peut-on alors être bi-confessionnel. Je ne pense pas que Tillich irait aussi loin. Il y a en effet deux cohérences différentes (voire divergentes) entre le protestantisme et le catholicisme romain : notamment dans la conception de l’Eglise comme médiation entre Dieu et l’homme, la théologie des ministères, les questions éthiques, etc…Divergences qui se manifestent par le fait que l’Eglise catholique ne reconnaît pas aux Eglises de la Réforme le statut d’Eglise au sens « pleinier » (id est catholique !). Le mouvement œcuménique permet toutefois une certaine ouverture, dans la recherche d’une « catholicité évangélique » : on peut être catholique fidèle à son Eglise et en même temps ouvert à la dimension humaniste et sobre du protestantisme, on peut être protestant fidèle aux principes de la Réforme et en même temps ouvert à la beauté liturgique, artistique et à la dimension communautaire du catholicisme. Mais on ne peut guère aller au-delà !Cela ne signifie pas qu’au point de vue du cheminement individuel, il ne puisse pas y avoir des ouvertures très fortes pouvant dépasser les barrières traditionnelles (et je ne me permettrais pas de juger de votre propre itinéraire !), mais en l’état actuel du cheminement des Eglises (car elles aussi sont en chemin !) être à la fois catholique et protestant ne me paraît pas possible de manière cohérente.