«Starbluff Café»: humour à l’emporter

©Troupe du Parpaillot
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©Troupe du Parpaillot

«Starbluff Café»: humour à l’emporter

Satire
Après avoir imaginé un monde en carton avec Exo Paradise, la metteuse en scène Marie-Claude Lachapelle et la troupe du Parpaillot reviennent avec une nouvelle création: Starbluff Café.

En 2024, la troupe du Parpaillot présentait Exo Paradise, une fable où tout – des arbres aux maisons, jusqu’aux illusions – n’était que carton. Deux influenceuses y étaient prises dans un chantage orchestré par un certain Alan Hus, double à peine déguisé d’Elon Musk. Avec Starbluff Café, Marie-Claude Lachapelle reprend les mêmes héroïnes, Emeraude et Harmony. Exit le papier mâché: les voilà désormais contraintes de servir des cappuccinos derrière le comptoir d’un café qui évoque plus que jamais Starbucks. «J’aime l’idée de passer du carton aux gobelets, sourit la metteuse en scène. L’un n’est pas moins absurde que les autres.»Dans ce nouvel univers, les deux anciennes influenceuses se frottent à la réalité du quotidien: gobelets jetables, clients pressés, rêves brisés. Autour d’elles défilent des personnages hauts en couleur – consommateurs fantasques, manifestants imprévisibles, fantômes d’un passé artificiel –, sans oublier quelques clins d’oeil à des figures bien réelles de la Silicon Valley. Le café devient alors le lieu d’un huis clos où se rejoue, en version accélérée, la comédie de notre époque: dépendance aux écrans, toute-puissance des géants économiques, isolement numérique. Une satire qui, derrière les rires, met le doigt sur nos fragilités les plus actuelles.
Pour Marie-Claude Lachapelle, la comédie est une arme de réflexion. «Je n’aime pas faire pleurer les gens. Je préfère qu’ils rigolent… mais qu’ils repartent avec une question en tête», lance-t-elle avec son franc-parler québécois. Derrière les répliques drôles, il y a cette inquiétude nourrie par son quotidien: enseignante de théâtre, grand-maman de cinq petits-enfants, elle observe une génération qui grandit connectée aux écrans et à l’intelligence artificielle. «Ça me fait peur, mais j’ai espoir que les jeunes renversent la vapeur. Sinon, ça ne vaut pas la peine.»

Le Parpaillot, une famille soudée 
Fondé il y a plus de quarante ans par le pasteur Pierre Paroz, le Parpaillot n’a plus grand-chose de paroissial, néanmoins il garde un lien précieux avec la paroisse réformée de Moutier, qui prête toujours ses locaux. «Ça vaut des milliers de francs, souligne Marie-Claude Lachapelle. On a la scène, le temps, l’espace. On est gâtés.»Au fil des ans, la troupe est devenue une véritable famille. Certaines comédiennes ont débuté à l’âge de 13 ans. Quinze ans plus tard, elles montent encore sur scène, entre enfants, travail et responsabilités. Marie-Claude Lachapelle écrit ses pièces pour elles, ajuste ses textes à leurs personnalités et laisse la place à leurs propositions. «Ce sont mes filles. On se connaît tellement que j’écris en pensant à chacune d’elles. Le texte évolue avec nous.» Avec Starbluff Café, Marie-Claude Lachapelle signe le deuxième volet d’une trilogie amorcée avec Exo Paradise et déjà tournée vers un troisième chapitre. Fidèle à son style, elle transforme des thèmes graves en une comédie mordante, joyeuse et pleine d’espoir.

Le programme 
Ve 31 octobre (20h), sa 1er novem-bre (20h), di 2 novembre (16h),ve 7 novembre (20h), sa 8 novembre (20h), di 9 novembre (16h), ve 14 novembre (20h), di 16 novembre (10h30), Le Foyer, rue du Clos 3 à Moutier. Entrée au chapeau.
La représentation du 16 novembre sera suivie d’un repas (30 fr.) sur inscription. Informations: 079 844 76 06. Texte et mise en scène: Marie-Claude Lachapelle. Comédiennes: Mélanie Blaser, Marion Büschi, Oksana de Oliveira, Claire Grosjean, OphélieLäderach, Sophie Poma, Adeline Wehrli, Camille Wehrli.