Aller au contenu principal
i
[pas de légende]

Le Synode jurassien veut se réformer

CHANGEMENTS
Les délégués ont adopté le projet «Osons réformer» visant à repenser le fonctionnement de l’Arrondissement jurassien pour mieux répondre aux besoins des paroisses.

L’arrondissement ecclésial réformé jurassien souhaite repenser son fonctionnement. Son Synode (organe délibérant), réuni le samedi 8 novembre à Tramelan, a adopté un budget de 45 000 fr. pour le projet «Osons réformer». L’objectif? Répondre aux besoins des paroisses de manière efficiente, mieux intégrer les offres de l’Union synodale Berne-Jura-Soleure (RefBeJuSo) et de la Conférence des Églises romandes… 

Quatre groupes de travail ainsi qu’un groupe de pilotage s’attelleront à cette tâche. Ils rapporteront régulièrement devant le Synode et présenteront un rapport final en 2027. «Il va y avoir des choses qui plaisent et d’autres qui déplaisent. Mais les processus doivent changer», insiste Jérémie Cortat, coordinateur du projet. Les groupes de travail ont été constitués et «de par notre culture réformée, le but était d’être le plus proche possible du terrain tout en intégrant des spécialistes», a-t-il précisé.

 

Un souffle de changement

Si tous les délégués partagent le souhait d’une Église qui s’adapte aux besoins actuels, l’un d’eux a tout de même interrogé l’assemblée : «Cela fait dix ans que l’on se pose les mêmes questions. Comment sait-on que cette fois, on va aller de l’avant?» Raphaël Schaer, président du Synode et responsable du projet, a répondu qu’avec ce projet l’Arrondissement est «en phase avec l’environnement actuel. RefBeJuSo change ses services centraux et partout l'on cherche des synergies», a-t-il énuméré. 

Les changements au sein de l’Église centrale ont par ailleurs été évoqués par Anaël Jambers, co-directrice du pôle «Église» de RefBeJuSo, invitée pour une présentation. Elle a décrit une nouvelle façon de travailler, qui vise à permettre davantage de collaboration au sein de l’institution. «Notre but est d’avoir moins de règlements et davantage de concepts», a-t-elle résumé. Anaël Jambers a souligné en particulier le changement de philosophie en matière de catéchèse: «Jusqu’à maintenant, nous nous adressions aux 6 à 16 ans, désormais la catéchèse aura pour but de toucher les 0 à 25 ans». 
 

Ouvrir les possibles

Lors de sa traditionnelle prise de parole, le conseiller synodal Philippe Kneubühler est allé dans le même sens. «Le règlement actuel est très contraignant, nous voulons ouvrir les possibles.» En prenant pour exemple la «Metal church», le groupe qui propose des célébrations autour de la musique metal, il a déclaré : « Il y a une population qui souhaite être dans une Eglise mais qui ne se reconnaît pas dans le modèle paroissial. » 

Une réflexion sur le changement qui a touché également le culte synodal. Avec sagesse, la pasteure Caroline Witschi a rappelé dans sa prédication à deux voix avec le pasteur Matteo Silvestrini que «Marcher ensemble c’est passer du ‹faire pour› au ‹faire avec›. Et d’accepter de temps en temps d’attendre.»

Durant cette séance, le Synode a également évoqué le projet de jubilé de la réforme bernoise en 2028 et adopté un budget à l’équilibre de 1,26 million de francs. 

 

Le CSP déménage à Tramelan

Lors de la même journée, le Centre social protestant (CSP) – Berne-Jura a tenu son assemblée. Nathalie Griggio Weibel a été élue au comité et le budget 2026 a été adopté à l’unanimité. Seul le déplacement du siège de l’institution de Moutier à Tramelan a suscité quelques réserves. Craignant que le «centre de gravité» du CSP Berne-Jura ne penche trop du côté de Berne, le pasteur Marc Seiler a interpellé l’assemblée: «C’est un très mauvais signal d’Église. À la création du canton du Jura, l’entité ‹Eglise› a préféré rester unique. Aujourd’hui, on peut se demander si les paroisses réformées jurassiennes ne finiront pas bientôt par se tourner vers Caritas.» 

Le directeur du CSP, Pierre Ammann, a justifié ce déménagement en rappelant que les sites de Bienne et de Moutier étaient plus petits tant en mètres carrés qu’en nombre de collaborateurs que celui de Tramelan. Et que, par ailleurs, ce dernier était le seul à appartenir à l’organisation. «Il ne faut pas voir là une décision idéologique ou de cœur», a-t-il promis. Des négociations sont d’ailleurs en cours avec le canton du Jura, ce qui devrait permettre d’offrir bientôt de nouvelles prestations à ses habitants.