Une religion pour être une religion doit en un sens offrir une révélation. Elle révèle à ses adeptes qui ils sont en réalité, le chemin de la vraie vie, ce qui se passait avant ou après cette vie terrestre, ce qu’est l’Absolu, etc. Il s’agit là d’une connaissance que l’homme ne peut acquérir par lui-même. Il faut que d’une manière ou d’une autre cela lui soit « révélé ». Peut-être la révélation est-elle ainsi ce qui distingue religions et philosophies.

        Les religions se distinguent les unes des autres à propos des modalités de cette révélation. Dans certaines religions, la révélation est celle d’une sagesse qui s’est accumulée depuis la nuit des temps. Dans d’autres, des personnages particuliers ont reçu une révélation à transmettre. D’autres proposent des techniques pour recevoir personnellement la révélation…

        La particularité du christianisme réside dans le fait que le révélateur (Jésus de Nazareth) y devient le contenu de la révélation. Autrement dit, la révélation n’est pas un message, une philosophie, une loi, une sagesse, … Elle est une personne qui me rencontre et qui m’appelle à lui faire confiance. Et c’est dans cette rencontre de deux confiances que se produit la révélation. En ce sens le christianisme est une religion, mais une religion d’un type très particulier, une religion – à ma connaissance – sans pareille dans le monde des « révélations ».