pourquoi il n'y a pas de femmes dans la théologie? je vois plein de femmes pasteures,
mais au niveau universitaire?
pendant toutes mes études de théologie, parmi tous les livres qu'on a dû lire,
et de tous les théologiens dont on a parlé, il n'y avait pas un seul écrit par
une femme, et aucune femme a été mentionné, dans toute l'histoire du christianisme
et de la théologie. pas que j'ai quelque chose contre les messieurs -j'apprécie Bonhoeffer,
Tillich, Moltmann, le Pseudo-Denys, Origène, Cone, Gutierrez et Boff- mais où
sont les dames? cela me donne l'impression que pour nous, il n'y pas de place
dans la théologie, sauf peut-être en tant qu'étudiante ou assistante, mais pas
sérieuses... quand j'ai une fois osé poser la question à un des assistants,
on m'a juste dit: "que voulez-vous? de toute façon vous femmes n'êtes jamais
contentes..."
et, en effet, j'étais pas très contente - et ne le suis pas.
Je ne partage pas votre analyse. S'il est vrai que l'église protestante a reflété
le fonctionnement d'une société patriarcale pendant de longues années, je dois
constater que les femmes prennent de plus en plus de place. Vous citez de nombreux
théologiens de sexe masculin, mais on peut voir émerger des théologiennes de grande envergure.
Dorothée Solle, par exemple, a marqué énormément la théologie protestante du
XX siècle. En Suisse Romande nous avons Lytta Basset, qui est professeur à Neuchâtel
et qui a un succès littéraire remarquable. On pourrait aussi citer Isabelle Graesslé
qui dirige le musée de la Réforme à Genève et qui a présidé la compagnie des
pasteurs dans l' ERG. A Neuchâtel également, la plus haute charge, la présidence
du conseil synodal, est exercée par un femme, Isabelle Ott-Baecheler, qui a
été récemment mentionnée par l'Hebdo en tant que l'une des cent personnalités
qui comptent en Suisse Romande. Comme vous voyez les femmes ne manquent pas
et savent bien s'affirmer.