pourquoi avons nous fait cette sicion.( remarquer etant trétraplégique j'aurai
du mal, mais au moin je pourrai essayer de lever les bras.
Merci de votre aide
Bonjour,

Daniel Bourguet a raison de dire que le corps est important dans la prière,
ce qu'a oublié une religion et une piété uniquement centrées sur l'intellect!
Dans la tradition chrétienne, les "postures" pour la prière (personnelle ou
collective) ont varié. Dans l'Eglise primitive, et aujourd'hui encore dans les
Eglises orthodoxes, le priant est debout, mains élevées vers le ciel: c'est
le signe du respect, de l'attention, et de l'attente de Dieu, l'homme est à
l'image de son désir, tendu vers une réalité qui le dépasse. Mais cette "posture",
par trop visible, peut aussi générer l'exhibitionnisme religieux (cf. la critique
par Jésus des pharisiens qui prient debout dans les lieux publics en Mt 6);
le chrétien sait aussi que Dieu n'est pas seulement "au ciel", mais que le "ciel
est en lui" (pour reprendre une expression chère aux mystiques), d'où, la position
assise que vous décrivez où le priant est "prostré la tête vers le bas", les
mains jointes, signe de concentration sur l'essentiel qui se trouve "dans le c
oeur". Le geste de l'inclination ou de l'agenouillement marque la soumission
et est aussi un signe de repentance. D'ailleurs Calvin souhaitait qu'au début
du culte les fidèles s'agenouillent pour la partie pénitentielle. Je pense que
ce n'est que pour des raisons pratiques (et parce que la piété s'est cérébralisée)
que cet usage a été abandonné dans les Eglises de la Réforme.
Il y a ainsi de nombreuses attitudes qui expriment notre présence à Dieu…. Et
souvent, ces pratiques extérieures montrent quelle visage nous nous faisons
de la divinité. Il est frappant que dans la prière musulmane, l’inclination
et la prosternation soient très présentes, car l’Islam signifie  soumission Ÿ
et dans la prière, le croyant se met en attitude de soumission, alors que les
religions orientales qui ne connaissent pas un Dieu Transcendant et Créateur
préféreront développer la posture assise pour la méditation tournée vers l’intérieur.
Le christianisme développe lui une très grande palette de gestes pour que le
croyant puisse exprimer son respect, son désir de Dieu, mais aussi son humilité
devant un Dieu qui nous dépasse ou son recueillement envers un Dieu qui devient
intérieur… Il n’y a aucune obligation et aucune exclusive, l’essentiel est que
l’attitude extérieure soit soutenue par une attitude de piété intérieure. Mais,
il n’est pas secondaire de chercher à faire participer notre corps à notre prière
tant communautaire que personnelle et à trouver alors les gestes et les attitudes
qui peuvent nous aider (dans la situation physique qui est la nôtre!) à toujours
mieux entrer dans cette prière.