homme libre dans un monde vide ?
La réponse de M. Gardiol ("peut-on attribuer tous les malheurs du monde...") est plus humaine (ou plus subtile) que celles de Kraege ou Boucomont, mais M. Gardiol osera-t-il aller au bout de sa réponse, en disant que parler de Dieu est une manière purement symbolique de parler des aspirations et des peurs humaines, des conflits internes à chacun, entre force de vie et force de mort, une poétique pour signifier ses propres turbulences conscientes et inconscientes, ce sont des métaphores de la vie de l'homme, des leviers aussi, mais en aucun cas il y a de réalité surnaturelle divine, ni présence ni amour divin, ni Seigneur tout là-haut qui a fait le monde, le gère et supervise la vie de chacun, et est à l'écoute. L'homme est libre dans un monde vide, il ne peut compter que sur lui-même. Mais M. Gardiol pourra-t-il aller jusque là ?... (s'il s'arrête avant, nous reparlerons des 100 000 morts)
Il y a certainement dans la Bible bien des textes symboliques et poétiques qui
nous permettent de nommer des choses essentielles de notre vie et de celle du
monde.
Notre vie est fragile, notre terre aussi. Elle comme nous disparaîtra un jour
et c'est ce que nous rappelle entre autre le drame de ces derniers jours.
Comme vous je crois que les êtres humains sont libres et responsables de leurs
choix, de leurs solidarités. Je respecte celles et ceux qui pensent que le monde
et le ciel sont vides. Pour moi ma foi dans les êtres humains - qui sont pourtant
pafrois capables de faire tant de mal - n'exclut pas ma foi en la présence du Tout-Autre
qui nous accompagne dans notre chemin de liberté et nous ouvre l'horizon de
l'espérance.
Ceci dit, dans les heures présentes je n'ai aucun désir de polémiquer, mais
simplement de "pleurer avec celles et ceux qui pleurent", d'essayer d'être à
leur écoute et de répondre à leurs appels à l'aide dans la mesure de mes moyens.
Et cela, croyant ou non, nous pouvons le faire ensemble.
