«Le chantier devrait démarrer à partir du printemps prochain», explique Stefan Keller, secrétaire général de l’EPG. L’autorisation de construire délivrée en novembre dernier par le Canton est en effet entrée en force. Le centre paroissial actuel, un bâtiment en béton édifié à la fin des années 1960, sera détruit. Ensuite pourra débuter la construction d’un immeuble de six étages et un attique. Le nouvel édifice comprendra 45 logements ainsi que des surfaces commerciales au rez-de-chaussée, mais également des locaux paroissiaux. 

D’un point de vue architectural, la future construction présentera un gabarit et un aspect minéral qui s’harmoniseront avec les constructions du quartier. Le projet se veut à la fois écologique et économique, avec un terrassement minimal, de la végétation pour remplacer le béton et drainer les eaux pluviales, davantage d’arborisation. «Nous visons une haute performance énergétique, avec la production d’électricité solaire ainsi qu’une pompe à chaleur», relève Patrick Melis, responsable immobilier de l’EPG. 

Les coûts avoisineront les 24 millions de francs. C’est la première fois que l’EPG se lance dans un projet d’une telle ampleur. «Les revenus générés par les logements sont un besoin vital et permettront à l’Eglise de financer sa mission de manière pérenne, et notamment le salaire des pasteur·es, des diacres et des chargé·es de ministère», souligne Stefan Keller. Plusieurs projets de valorisation de biens immobiliers de rendement sont actuellement à l’étude. 

L’an dernier, les chantiers de deux immeubles locatifs, aux Eaux-Vives et à Jussy, ont été achevés. Un autre projet est prévu à Champel, où il est question de construire un bâtiment mixte avec un temple, une crèche et 31 logements. «L’EPG est propriétaire d’un important parc immobilier, comprenant une cinquantaine de temples, dont la plupart sont protégés. Il s’agit donc aussi de générer des revenus afin d’assurer l’entretien de ces bâtiments», relève encore le secrétaire général.

Du côté de la paroisse, on vit ce changement de manière positive, selon la pasteure Rose-May Privet Tshitenge. «Le temple de la Servette a une efficacité énergétique nulle. Il n’est pas isolé et son chauffage est très onéreux. En outre, le bâtiment n’est pas du tout fonctionnel: il faut faire appel à un monte-charge pour changer une ampoule.» 

La paroisse de la Servette a déjà rejoint il y a quelques années celle de Rive droite, qui regroupe donc les communautés de Saint-Gervais-Pâquis, de la Servette et de Montbrillant. Et les paroissiens sont invités à suivre, dès la rentrée, les cultes au temple de Saint-Gervais. Montbrillant continuera quant à lui à accueillir une fois par mois une cérémonie en langue des signes organisée avec la Communauté œcuménique des sourds et malentendants. 

Officiellement, la paroisse prendra congé du Centre paroissial de la Servette en août, dans une ambiance festive. L’Espace Solidarité, un lieu d’accueil, d’écoute, de solidarité, d’accompagnement aux plus démunis, restera pour l’instant dans les locaux. La recherche d’un nouvel endroit au plus proche de ses besoins est en cours.